A quoi attribuez-vous le succès de K.LINE ?
Nous avons une méthode qui nous a bien réussi qui est de constituer collectivement un vrai Projet d'Entreprise. Tous ensemble, avec le comité directeur, nous concevons notre vision de l'entreprise, nous la déclinons en défis puis en projets et nous emmenons toute l'entreprise avec nous vers des objectifs clairs, multiformes, tout en écoutant et en impliquant nos clients. Etant une entreprise familiale, nous prenons le temps de dérouler les défis et les projets en les alliant avec des prises de décision rapides. Nous nous fixons un cap et nous le tenons sans changer d'avis. C'est notre recette.
Toute l'entreprise est concernée et impliquée dans nos projets. Leur exécution se déroule dans le temps avec une forte implication et un esprit collectif. Ils s'inscrivent dans la durée et sont de façon permanente connectés au marché.
Que diriez-vous au jeune homme que vous étiez quand vous fréquentiez les classes de HEC ?
"Stay hungry, stay foolish", ("Soyez insatiable, soyez fou"), pour le clin d'œil à Steve Jobs ...
J'ai une crainte concernant les jeunes générations zapping et j'aimerai leur transmettre le goût du collectif et de la durée en leur disant : "Ne jouez pas perso, ne soyez pas individualiste et prenez le temps d'aller au bout de ce que vous entreprenez." Je crains que le phénomène soit accentué par cette période de télétravail, les personnes deviennent de plus en plus individualistes. Ce que nous avons démontré au travers de cette réussite de K.LINE, c'est tout le contraire : nous prenons le temps d'exécuter tous ensemble la feuille de route que nous nous sommes fixée, nous avons des équipes stables et nous allons au bout de nos idées sans rien lâcher.
La réussite collective dans un projet est extrêmement gratifiante. Il faut du temps pour que les projets se développent et réussissent, pour cela il faut cultiver le sens du collectif.
Comment imaginez-vous la fenêtre de demain ?
Je l'imagine très bien puisqu'elle est dans notre show-room et chez nos clients ! (rires). En 5 ans, K.LINE a changé les fonctionnalités de la fenêtre. Tous les produits frappes, portes et coulissants sont connectés et motorisés. Ceci participe à faire rentrer la fenêtre dans un rôle totalement nouveau : elle ventile, elle se pilote à distance, elle sécurise la maison (capteurs), et récemment, elle est entrée dans l'univers de la santé en gérant la qualité de l'air intérieur de la maison ou du bâtiment. C'est une nouvelle révolution de la fenêtre et comme toute innovation, elle va mettre du temps à se diffuser au plus grand nombre, ce qui correspond à notre nouveau challenge. Ses nouvelles fonctionnalités sont accessibles car c'est notre ADN, notre raison d'être. Le fondement de K.LINE est de rendre accessible l'innovation dans la fenêtre.
Quelle est votre vision du marché à l'horizon 2030 ?
Nous devons simplifier la démarche du particulier qui souhaite changer ses fenêtres. Il nous faut pour cela utiliser les nouveaux outils qu'offrent internet et le smartphone, en collaboration avec les installateurs et les réseaux, c'est-à-dire en s'inscrivant dans une démarche « phygitale ». L'objectif est bien de faciliter les projets et la vie du consommateur en améliorant la mise sur le marché de nos produits par le biais de l'omnicanal. K LINE annoncera bientôt des initiatives en la matière.
Quels seront, selon vous, les enjeux de la prochaine décennie ?
Les grands enjeux de ces dix prochaines années seront la décarbonation des matériaux, encouragée par la RE2020, et le recyclage de la matière en boucle fermée qui devra donc être réutilisée dans le même domaine d'application : la fenêtre. A court terme la décarbonation de l'aluminium dans la menuiserie a été initiée par la démarche Alu+C-, démarche commune au SNFA et au GFA. En ce qui concerne la traçabilité du recyclage de l'aluminium, qu'il s'agisse des chutes d'aluminium provenant de nos usines ou des produits de fin de vie, l'aluminium récupéré a une valeur encore faut-il que nous nous occupions dans la profession de tracer cet aluminium pour qu'il revienne dans notre métier. A moyen terme, des recherches sont en cours pour réduire l'émission de carbone issue de l'électrolyse (procédé de production de l'aluminium à partir de l'alumine) à presque rien. Si cela voyait le jour l'aluminium serait un matériau à très faible émission de carbone, et indéfiniment recyclable. Le matériau parfait.
Lors d'une interview accordée à L'Echo de la Baie en 2009, vous disiez que « le bonheur, c'est le chemin », plus d'une décennie après avez-vous toujours la même devise ?
Elle est d'autant plus vraie aujourd'hui, le bout du chemin professionnel se rapprochant, il faut réellement profiter de tous les instants car c'est la richesse des contacts quotidiens avec l'ensemble des équipes du groupe Liébot et les échanges conviviaux et amicaux que nous entretenons avec les confrères de la profession qui participent à cet épanouissement personnel et professionnel.
Olivier de Longeaux a pris le relais de la direction générale de K.LINE, cela procure quel sentiment chez vous ?
J'ai souhaité et proposé aux actionnaires, la famille LIEBOT, son embauche, car la roue tourne et il faut préparer l'avenir afin que la belle aventure K.LINE puisse continuer de façon pérenne. Je suis très content de lui passer le relais car, en dehors de la sympathie que je lui porte, nous partageons les mêmes valeurs. J'ai eu la chance de rencontrer cet homme que j'apprécie énormément ce qui apaise le petit pincement au cœur que je peux parfois ressentir, cela me permet de passer cette étape plus sereinement. Par ailleurs, j'ai enfin plus de temps à consacrer aux autres filiales du Groupe, en France et à l'international !
L"ÉCHO DE LA 5AIE // N° 141 // www.lechodelabaie.fr